mardi 21 octobre 2008

Zoulies images, mais...

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Il y a quelques mois, j’ai mis dans mes liens un site sur l’estampe japonaise d’avant-garde au XXe siècle (Sosaku Hanga). J’avais surtout prêté attention à la partie histoire de l’art (qui donne des précisions sur un phénomène qui m’avait déjà frappé : le monde de l’art dans cette partie du monde était au courant quasiment en temps réel de ce qui se passait en Europe – arts déco et expressionnisme allemand en particulier), et je l’avoue, j’avais quelque peu survolé la partie histoire factuelle, notant quelques petites traces de nippocentrisme (la défaite de 1945 vue comme un grand malheur et non comme le résultat d’un demi-siècle d’agressivité), mais remarquant par ailleurs que le massacre de Nankin était mentionné, ce qui montre une certaine volonté d’acceptation des faits.

Et puis il y a une banque d’images comme je n’en ai pas vu d’équivalent ailleurs :
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Auteur: Oda Kazuma (1881-1956)


Auteur: Onchi Kôshirô (1891 - 1955) - Salle de cinéma
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Auteur: Onchi Kôshirô

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Auteur: Ono Tadashige (1909 - 1990)

Auteur: Hiratsuka Un'ichi (1895 - 1997)


Mais en y retournant hier, j’ai à nouveau trouvé qu’il y avait des passages de moins bon goût que l’ikebana. Par exemple :

1910-1920 :
Japan’s growing power and influence met with a lot of resistance abroad. For Japan it was very difficult to be accepted as a major player in international politics: during the Versailles conference at the end of WWI Japan failed to obtain the Racial Equality Clause in the Covenant of the League of Nations. Japan’s growing influence in Korea and in the Chinese mainland was resented and obstructed wherever and whenever possible. Japan became more modern every year, but its problems grew proportionally as well.


« Influence » c’est quand même un euphémisme pour les événements dont il est question. Et puis se plaindre que les autres vous aient empêché de coloniser tranquille ça révèle une conscience historique encore assez jeune, un peu brute de décoffrage, rock’n’roll sur les bords.

Ou alors :


1950-1960 :
The challenges facing the government were huge. After the establishment if the MITI (the Ministry of International Trade and Industry) in 1949 it was decided to focus recovery on four industries: coal-mining, steel, ship-building and the chemical industry. The Korean war (sometimes referred to as “the gift from the gods”) helped economic recovery. In 1955 The US GNP (Gross National Product) was sixteen times that of Japan. Twenty years later, in 1974, it was only three times that of Japan, and Japan had become the second-largest economic power.

C’est quand même très très ambigu, tout ça. Cette manière, sous la froide objectivité, de tirer en cachette les cheveux du petit voisin… Bon, je le garde dans ms liens, mais je vais mettre une petite note qui renvoie à ce billet juste devant.
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vendredi 17 octobre 2008

- Bouquin

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J'ai déjà pas mal parlé de l'art en Corée ici, mais pas beaucoup de livres. Le premier que je conseillerais de lire c'est:



La nouvelle qui donne son titre au recueil est vraiment excellente. Un retour dans le milieu scolaire, à la fois familier et quelque peu étranger pour nous...


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jeudi 9 octobre 2008

VERT,E : adj. De la couleur du concombre ou du char d’assaut commun, située entre le bleu et le jaune

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Les rédacteurs de mon dico (un vieux Larousse), se sont visiblement partagé les noms et adjectifs de couleurs, et ils ont quelques subtiles différences de style…

- naturaliste :
« VERT, E : adj 1.De la couleur des plantes à chlorophylle, située, dans le spectre solaire, entre le bleu et le jaune et d’une longueur d’onde moyenne de 500 nm. « De l’encre verte », « une herbe verte et drue »… »
« VERT : nm 1. Couleur verte. « un beau vert émeraude »… »

- mallarméen :
« BLEU, E : adj De la couleur du ciel sans nuages, de l’azur. lumière bleue : une des six couleurs principales visibles issues de la décomposition du spectre solaire et dont la longueur d’onde moyenne est de 460nm »
« BLEU : nm couleur bleue. « un ciel d’un bleu très pur » »

- technique :
« POURPRE : n.m 1. Dérivé bromé de l’indigo, d’un rouge foncé, tiré autrefois du murex… »

- style « etc. » :
« JAUNE : 1. Se dit de la couleur du citron, du souffre, etc., placée dans le spectre visible entre le vert et l’orangé. »
« JAUNE : nm couleur jaune »
« ROUGE : 1. de la couleur du sang, du coquelicot, etc. « fruits rouges », « des tissus rouge foncé », lumière rouge :lumière dont la composition spectrale se trouve entre l’orangé et l’infrarouge.[…] rouge : nm, couleur rouge »

- « absente de tout bouquet » :
« ROSE : qui a la couleur pourpre pâle de la rose commune »

On doit s’arracher les cheveux quand on s’occupe de ça :
On essaie de définir chaque couleur de manière absolue comme une propriété physique, ou on s’arrange pour les situer les unes par rapport aux autres en soulignant le découpage arbitraire opéré par les termes ?; on donne des exemples qui explorent la palette des nuances ou un seul qui suggère la dominante ?; on définit le nom par l’adjectif ou l’inverse ? – c’est l’étymologie qui a l’air de fournir l’ordre ; pourquoi donne-t-on la longueur d’onde pour « violet, ette : de la couleur de la violette » et pas pour « orangé,e : de la couleur de l’orange » ?; le lexique spécialisé doit-il subir un traitement différent ?

Combien de lexicographes excédés, martyrs de la grande cause définitoire, attrapent finalement leur coupe-papier pour se faire seppuku sur leur copie, inondant le bureau d’une marée de sang n.m « liquide rouge qui circule dans les artères, les veines et les capillaires sous l’impulsion du cœur… etc. » ?

En fait, pour l’instant il ne semble pas y avoir de méthode parfaite car le statut de la couleur est un point de contact entre sémantique, épistémologie et esthétique qui reste en chantier, comme tend à le prouver ce résumé d’un cours de J. Bouveresse glané ici (2003 – Collège de France), où l’on trouvera répertoriées différentes positions théoriques par rapport à la couleur : éliminativisme, physicalisme, dispositionnalisme et primitivisme.

Dans un autre genre, voilà aussi l’adresse d’un site qui répertorie tout le vocabulaire des teintes.





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mercredi 1 octobre 2008

Les Planches illustrées des ateliers viennois

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On aura remarqué que ce blog a subi une petite panne récemment. Et ça continue, parce que ceci n’est pas vraiment un article, mais une petite collection d’images. On fera mieux la prochaine fois.


En ce moment, je bouquine un catalogue sur les arts décoratifs viennois : « Wiener Werkstätte, Les ateliers viennois 1903-1932 » de Christian Brandstätter, éditions Hazan. On y trouve reproduites des planches illustrées parmi lesquelles il y a un peu de tout : imagiers, illustrations de contes, proto-bandes dessinées… En voici quelques unes :

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Gustav Kalhammer : endroits de la maison et « Il était une fois un roi ».




Ugo Zovetti : « Oiseaux imaginaires »





Mela Koehler : « Six jeux d’enfants »



Franz Karl Delavilla : « Il était un fils de roi »


Moriz Jung : « Le géant et le cerisier »


Emil Orlik : « Errant dans le vaste monde, le chevalier vagabonde… »



Hans Kalmsteiner : « Théâtre de marionnettes »



Rudolf Kalvach : « Le tailleur chez Saint Pierre »





Moriz Jung : « Le roi et la danseuse »





Urban Janke : « Le bâillement fatal »

Oskar Kokoschka : « Le singe et le perroquet »





Rudolf Kalvach : « L’athlète et la comète ».