jeudi 24 juillet 2008

Le Soleil trouve déjà le monde des couleurs


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Par rapport aux textes cités dans le dernier billet, et en particulier à l’émerveillement du Moyen-âge face à la lumière divine qui « colore tout », le titre d’un des tableaux du jeune Paul Klee (1916) pourrait faire figure de commentaire surréaliste : « Le soleil qui trouve déjà le monde des couleurs, composition compliquée ».
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Tableau dans lequel le soleil a perdu le statut de source lumineuse placée à l’infini qui, dans une oeuvre construite selon les lois de la perspective, définit strictement l’ensemble de l’éclairage. L’astre solaire se trouve ainsi relégué dans le coin supérieur gauche de la toile, réduit à une taille minuscule et pour ainsi dire rembarré par les autres surfaces colorées.





C’est du moins comme cela que je vois et comprends ce tableau, ne disposant pas d’autre commentaire que la longue phrase dont le peintre l’a accompagné. Un renversement dialectique tel que la modernité les a multipliés : libérée de sa tâche imitative, la peinture peut jouer avec une lumière autonome, une couleur qui n’a pas d’autre source qu’elle-même à l’intérieur du tableau (d’aspect franchement anarchique, à ce stade des recherches de Klee).
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