samedi 16 janvier 2010

L'accrochage diplomatique sans peine: l'exemple des manuscrits coréens de la BNF

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1) Appropriez-vous un trésor historique et artistique d'un peuple et d'une langue étrangers, d'une pensée étrangère qui le comprendrait mieux que vous. Mettez-le dans votre bibliothèque nationale. N'en faites pas grand chose.
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2) Lors d'une visite amicale dans le pays concerné, après avoir bu une demi-bouteille d'alcool de patate, lâchez-vous, et promettez la restitution dudit trésor en signe de bonne entente entre les peuples. Ne vérifiez surtout pas si le conservateur de la BNF a le droit de s'opposer à votre décision.
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3) Le conservateur de la BNF, animé par le plus sain esprit d'érudition qui commande de ne remettre sous aucun prétexte les documents aux spécialistes les plus aptes à les étudier, s'oppose à votre décision.
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Bingo! Vous passez pour un grossier pilleur d'oeuvres d'art, un Verres des temps modernes sans loi ni parole, qui ne veut pas rendre une miette de ses collections pléthoriques; un rentier trouillard du tourisme qui craint de crouler sous les réclamations de pièces de musée.
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Sous prétexte qu'un pays a été ravagé au siècle dernier et manque de traces du passé, on devrait faire preuve de bonne volonté et lui rendre un petit bout de son histoire? Et puis quoi encore? Vous êtes le représentant d'une terre de Culture, pas mère Teresa!

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